La saison 2024-2025 du Racing Club de Lens est marquée par l’arrivée d’un nouveau coach aussi jeune que prometteur : Will Still. À 32 ans, ce technicien belge a insufflé un vent d’enthousiasme dans le Pas-de-Calais. Dès son intronisation, il a rapidement fait l’unanimité grâce à son énergie communicative et à des valeurs en phase avec l’identité Sang et Or. Le public lensois, réputé pour sa passion, a accueilli Still avec ferveur, voyant en lui le successeur idéal pour prolonger le bel élan initié ces dernières années.
Sur le banc lensois, Will Still incarne l’espoir d’un projet ambitieux mêlant passion des supporters et exigence tactique. Focus sur son arrivée, sa philosophie de jeu, les résultats en demi-teinte du RC Lens, sa gestion du vestiaire et les perspectives d’avenir, le tout avec le ton d’un supporter qui vibre au rythme de son équipe de cœur.
L’été 2024 a marqué un tournant pour Lens : le très apprécié Franck Haise, artisan de la remontée du club en Ligue 1, quitte le Nord pour l’OGC Nice. Pour le remplacer, le choix de la direction se porte sur Will Still, fort de son passage réussi au Stade de Reims (il y a enchaîné les bons résultats et attiré l’attention des médias). Après avoir fait sensation à Reims, Will Still rejoint le RC Lens à l’été 2024 suite au départ de Haise, avec pour mission de qualifier le club en Coupe d’Europe. Malgré une pointe d’inquiétude initiale – Still avait exprimé son rêve d’entraîner en Angleterre – le jeune coach se laisse convaincre par le projet lensois en pleine restructuration, séduit par ce club emblématique et son nouveau projet sportif.
Côté tribunes, l’arrivée de Still est bien accueillie : les supporters lensois, encore attristés par le départ de Haise, voient en lui un nouveau leader capable de perpétuer la ferveur de Bollaert. Son charisme, sa jeunesse et son discours honnête ont d’emblée suscité l’adhésion. Le public du stade Félix-Bollaert, l’un des plus bouillants de France, n’a pas tardé à scander le nom de Will Still, symbole d’une nouvelle ère placée sous le signe de l’enthousiasme et de l’espoir.
Sur le plan tactique, Will Still s’est forgé la réputation d’être un entraîneur moderne et audacieux. À Reims, il mettait en place un 4-2-3-1 offensif qui se transformait en 4-4-2 compact en phase défensive, avec un pressing agressif dès la perte du ballon. Cette identité de jeu, fondée sur l’intensité et la discipline collective, s’est transposée dans son Lens. Le coach belge prône un football porté vers l’avant, fait de pressing tout-terrain et de transitions rapides dès la récupération.
Ses joueurs sont encouragés à jouer vers l’offensive, tout en maintenant une rigueur défensive : bloc équipe soudé, lignes resserrées et adversaires forcés de passer par les côtés – un style cohérent avec la tradition lensoise d’engagement. Will Still se distingue aussi par son approche innovante : issu du monde de l’analyse vidéo, il décortique les matchs avec minutie et n’hésite pas à ajuster ses schémas. Ouvert d’esprit, il affirme volontiers qu’il n’y a « plus trop de secret tactique » de nos jours, préférant partager ses idées et apprendre de chacun. Cette philosophie transparente et tournée vers le collectif a conquis joueurs et supporters, qui voient en Still un stratège passionné, capable d’amener Lens à un niveau supérieur tout en respectant le jeu spectaculaire qu’ils affectionnent.
Malgré un engouement initial immense, la première saison de Will Still à la tête du RC Lens s’est révélée semée de défis. Le début d’exercice est correct, mais quelques désillusions pointent vite le bout de leur nez. Les Sang et Or subissent une élimination prématurée dès le premier tour de Coupe de France et chutent dès les barrages de Conference League, de quoi refroidir quelque peu l’euphorie ambiante. En Ligue 1, Lens alterne le chaud et le froid. À la trêve hivernale, le club est encore bien placé, aux portes du top 5, mais le mercato de janvier va bouleverser la donne.
Pour des raisons financières, plusieurs cadres de l’épopée lensoise quittent le navire (le gardien Brice Samba, le pilier défensif Kevin Danso, le piston Przemysław Frankowski ou encore le jeune Abdukodir Khusanov sont transférés). Appauvri de ces talents, l’effectif peine à maintenir son rythme. Les résultats deviennent irréguliers au fil des semaines – Will Still lui-même admet que son équipe peut battre des concurrents en étant « correcte » puis s’effondrer le match suivant, preuve d’une « saison parfaitement irrégulière » de son propre aveu. Le public de Bollaert, d’abord indulgent, commence à gronder face à ces contre-performances.
Deux cinglantes défaites 0-4 à domicile face à Reims (clin d’œil cruel du destin contre l’ancien club de Still) puis contre Auxerre mettent le feu aux poudres. La fidèle audience lensoise, pourtant réputée pour son soutien indéfectible, exprime sa colère par des sifflets lors de ces naufrages à domicile. Will Still ne se cache pas : il s’excuse auprès des supporters et reconnaît que proposer un tel spectacle à Bollaert est « inacceptable ». Au classement, le couperet tombe : Lens dégringole en milieu de tableau (aux alentours de la 8ᵉ-9ᵉ place) et voit ses rêves d’Europe s’éloigner. C’est une immense déception au vu des ambitions affichées, mais aussi une leçon de réalisme pour le jeune entraîneur, confronté à l’adversité pour la première fois de sa jeune carrière au plus haut niveau.
Face à ces turbulences sportives, l’une des missions les plus délicates de Will Still a été de maintenir la cohésion de son vestiaire. Coach au discours direct, il n’hésite pas à bousculer ses joueurs pour les pousser dans leurs retranchements. Sa franchise après les défaites – il parle sans détour de prestations « honteuses » ou « nettement insuffisantes » quand le Racing sombre – traduit son exigence élevée.
Une exigence partagée par les supporters, mais qui n’a pas été du goût de tout le monde en interne. En effet, certains bruits de couloir font état d’une réelle cassure entre Will Still et une partie de son effectif en cette fin de saison, plusieurs joueurs lui reprochant son management, malgré la qualité reconnue de ses séances d’entraînement. Cette rumeur d’un vestiaire qui aurait « lâché » son entraîneur souligne la difficulté pour un jeune coach de s’imposer face à des cadres peut-être attachés à l’ancienne méthode. Still a dû naviguer entre préserver l’unité du groupe et secouer les individualités pour provoquer une réaction d’orgueil. Malgré les tensions, l’état d’esprit lensois reste empreint de professionnalisme : des leaders comme Jonathan Gradit ont publiquement admis la part de responsabilité des joueurs dans les échecs récents, preuve que tout le monde est conscient des manques.
Par ailleurs, Will Still s’efforce de garder le vestiaire impliqué, lançant des jeunes talents et maintenant un dialogue constant. Le dynamisme d’équipe a certes été mis à mal par la spirale négative, mais l’envie de relever la tête ensemble domine. En bon meneur d’hommes, Still apprend de ces moments difficiles et cherche à transformer la frustration en moteur pour rebondir. Sa capacité à fédérer, vantée à son arrivée, est mise à l’épreuve, mais le coach lensois montre qu’il ne renoncera pas à instaurer une culture de la gagne et de la solidarité au sein du groupe Sang et Or.
Malgré les tourments de cette fin de saison, Will Still s’inscrit dans la durée à Lens. Courtisé à l’étranger grâce à sa jeunesse et son potentiel, il a tenu à rassurer tout le monde en affirmant qu’il n’y avait « pas de doute » à avoir : il compte bien rester l’entraîneur du RCL la saison prochaine. D’ailleurs, le président Joseph Oughourlian lui a renouvelé publiquement sa confiance. Conscient des circonstances atténuantes (blessures, départs imprévus de joueurs clés…), le boss lensois a décidé de maintenir Still en poste et de lui offrir une chance de rebond la saison prochaine. Le jeune entraîneur pourra ainsi profiter de l’intersaison pour ajuster son effectif et peaufiner son plan de jeu.
Il réclame lui-même « une sérieuse injection de qualité » dans l’effectif durant le mercato d’été, signe qu’il envisage des recrues pour combler les manques et apporter de la concurrence à chaque poste. L’objectif sera clair : retrouver le premier tiers du classement et ramener Lens en Europe, idéalement via la nouvelle Ligue Europa Conférence. Évidemment, les rumeurs de changement de coach ont circulé – le nom d’Éric Roy (alors entraîneur performant à Brest) a même été évoqué comme possible successeur si Still venait à partir mais ce scénario semble s’éloigner. Will Still, lui, paraît plus déterminé que jamais à prouver sa valeur.
À 32 ans, il a engrangé de l’expérience dans la difficulté et compte s’en servir pour grandir. Avec le soutien indéfectible des supporters lensois et une direction qui croit en son projet, l’entraîneur entend bien écrire un nouveau chapitre glorieux de l’histoire Sang et Or. La saison à venir sera celle de tous les défis, mais aussi de tous les espoirs pour Still et le RC Lens.
En l’espace d’une saison, Will Still a vécu à Lens une aventure intense faite de hauts, de bas, et d’enseignements précieux. Si les résultats n’ont pas toujours été à la hauteur des attentes, le peuple lensois continue de vibrer pour son jeune coach, apprécié pour sa passion et son franc-parler. Au-delà des chiffres bruts, Still a su maintenir l’âme d’un club dont la plus grande force reste ses supporters. Tel un supporter inconditionnel lui-même, il vit chaque match avec ferveur sur son banc, transmettant son énergie aux joueurs comme aux tribunes.
Maintenant, l’avenir s’ouvre devant lui : fort de l’expérience de cette première année compliquée, il aborde la prochaine saison avec humilité et ambition. Les défis seront nombreux – reconstruire une équipe compétitive, retrouver le chemin de l’Europe, satisfaire l’énorme attente du public – mais la détermination de Will Still est inébranlable. Dans les travées de Bollaert, un refrain résonne déjà : « Une nouvelle saison, un même combat, tous unis derrière Will Still ! » Les Sang et Or croient en leur entraîneur, et c’est ensemble qu’ils entendent relever la tête et renouer avec la gloire. Lens et Still, l’histoire ne fait que commencer, pour le meilleur on l’espère. Allez Lens !